lundi 30 mars 2009

De l'hypocrisie en Amérique

Il y a certaines choses qui demeureront toujours pour moi un mystère. Je pense par exemple à diverses inepties : le fanatisme systématique des défenseurs du port d'armes à feu, la "gastronomie" Anglaise, l'idéologie du parti libéral du Québec, entre autres choses. Je ne m'attarde pas trop à ces sujets ; de toute façon, je ne suis pas convaincu que le temps d'une vie soit suffisant pour arriver à y comprendre quoi que ce soit.

Il y a par contre des âneries plutôt savoureuses qui valent la peine qu'on s'y intéresse : je parle ici du procédé de classification de la MPAA, l'équivalent américain de la Régie du cinéma du Québec et de ses cotes plutôt concrètes de 13, 16 et 18 ans et plus.

Bon, la société américaine n'en est pas à un paradoxe près, j'en conviens. Je trouve qu'il est par contre plutôt inélégant de la part des autorités "morales" de tolérer la violence mais de condamner tout ce qui frôle la sexualité. J'ai beau tenter de me mettre à la place d'un américain moyen, je n'arrive toutefois pas à comprendre la logique selon laquelle un meurtre est plus tolérable qu'une scène érotique.

Vous voulez un exemple ? Que vous répondiez oui ou non, en voici un : j'ai tenté de faire le choix entre deux films diamétralement opposés afin de comparer la cote qu'ils ont reçus de la part de la MPAA. Je me suis arrêté sur Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Live Free Or Die Hard. Pas banal, comme comparaison.

Amélie : un film qui nous laisse sur un high incroyable tant on se sent bien, léger et rassuré à propos de la race humaine. Délicat, vaporeux, séduisant, élégant, douillet, frais, tendre, raffiné, soigné. Vous voyez le genre.

Die Hard : un film divertissant certes, mais qui ne fait évidemment pas dans la dentelle, ne serait-ce que par son titre. Brutal, froid, coléreux, vulgaire, violent, gratuit, et ainsi de suite.

La toute douce Amélie, donc, est vedette d'un film coté R for sexual content, s'il-vous-plaît. R = toute personne âgée de moins de 17 ans doit être accompagnée d'un adulte. Si ma mémoire est bonne, les seules références sexuelles dans le récit sont lorsqu'au tout début, Améli-Mélo se demande combien de personnes sont en train d'avoir un orgasme à ce moment précis. Ah oui, il y a aussi la scène où le narrateur mentionne qu'Amélie a déjà essayé de faire l'amour et que ça ne lui a pas vraiment plu. Gros plan sur le visage d'une Amélie désinvolte. Appelez-vite l'escouade des moeurs, je vous en prie.

An R-rated motion picture, in the view of the Rating Board, contains some adult material. An R-rated motion picture may include adult themes, adult activity, hard language, intense or persistent violence, sexually-oriented nudity, drug abuse or other elements, so that parents are counseled to take this rating very seriously. Children under 17 are not allowed to attend R-rated motion pictures unaccompanied by a parent or adult guardian. Parents are strongly urged to find out more about R-rated motion pictures in determining their suitability for their children. Generally, it is not appropriate for parents to bring their young children with them to R-rated motion pictures.

Die Hard, film dont je n'ai nul besoin de préciser le contenu, s'en est quant à lui sorti avec une cote PG-13. Concrètement, le PG-13 est équivalent à notre 13 ans et plus. Ça devient encore plus intéressant en lisant ce qui suit et en le comparant avec la description de la cote 'R' :

A PG-13 rating is a sterner warning by the Rating Board to parents to determine whether their children under age 13 should view the motion picture, as some material might not be suited for them. A PG-13 motion picture may go beyond the PG rating in theme, violence, nudity, sensuality, language, adult activities or other elements, but does not reach the restricted R category. The theme of the motion picture by itself will not result in a rating greater than PG-13, although depictions of activities related to a mature theme may result in a restricted rating for the motion picture. Any drug use will initially require at
least a PG-13 rating. More than brief nudity will require at least a PG-13 rating, but such nudity in a PG-13 rated motion picture generally will not be sexually oriented. There may be depictions of violence in a PG-13 movie, but generally not both realistic and extreme or persistent violence. A motion picture’s single use of one of the harsher sexually-derived words, though only as an expletive, initially requires at least a PG-13 rating. More than one such expletive requires an R rating, as must even one of those words used in a sexual context. The Rating Board nevertheless may rate such a motion picture PG-13 if, based on a special vote by a two-thirds majority, the Raters feel that most American parents would believe that a PG-13 rating is appropriate because of the context or manner in which the words are used or because the use of those words in the motion picture is inconspicuous.

Loin de moi l'idée de jouer au prude défenseur de la moralité moderne, après tout je suis et demeure un adorable vicieux, mais c'est d'un ridicule absolu.

Classer Die Hard 13 ans et plus, ça me va. Je m'en crisse, même. Mais interdire Amélie aux moins de 17 ans frôle le mépris. Je sais que la moitié du pays vote républicain, mais il y a quand même des limites à la faiblesse de l'esprit, non ?! C'est complètement surréaliste. Ça ne fait pas de sens. C'est tout à fait fascinant ! Ça passe dans le beurre, ça n'offusque personne. C'est rendu banal, quoi.

Je suppose que les gens responsables de classifier les films aux États-Unis d'Amérique ont été choisis en fonctions de critères favorisant la vassalité à l'intelligence.

Contraste de société : au Québec, Amélie peut être vue sécuritairement (!) par tous. Elle ne pervertira pas votre esprit ni celui de vos jeunes, soyez rassurés. Die Hard est plutôt classé 13 ans et plus. Me semble que ça fait un peu plus de sens. Me semble.

dimanche 29 mars 2009

Nouveau !

Et de trois ! Voici mon nouveau tatouage, le troisième, tout frais tout chaud, en exclusivité mondiale pour vous chers et fidèles lecteurs de mon coeur :

jeudi 26 mars 2009

Ugly K. (partie 2)

Vous vous rappelez d'Ugly K. ?

Imaginez-vous donc que sa mère a lu mon billet. Et elle l'a aimé ! Elle me l'a même dit au téléphone. Elle semble être une femme tout à fait charmante. J'aimerais bien la rencontrer, un jour. Je suis certain qu'elle pourrait me raconter de savoureuses anectodes à propos de mon collègue et de son enfance au Liban.

J'avais envie de partager cela avec vous. J'ai été flatté par le fait qu'il juge mon texte assez intéressant et pertinent pour le partager avec sa douce maman. C'est extra crème-fouettée !

mercredi 25 mars 2009

Just sayin'...

C'est ma fête dans 14 dodos.
:D

Divorce


C'est le genre de critique qu'on est habitués d'entendre de la bouche des non-croyants, des athées, des agnostiques... quoiqu'il n'y rien de vraiment surprenant à entendre même des catholiques critiquer Ben Le Pen (jeux de mots pas très subtil, j'en conviens, mais efficace). Mais ça, c'est complètement - bile !!!

Voici un texte publié dans La Presse d'aujourd'hui, écrit par une ex-catholique qui en a gros sur le coeur :

Cher Benoît, je casse
Cher Benoît, quand on s'est rencontrés, tu étais le petit nouveau, fraîchement pontifié», un vent de fraîcheur sur le Vatican. Les boutiques de souvenirs n'avaient même pas achevé de faire fondre leurs vieux bibelots de Jean-Paul II que tu régnais déjà en prince de la chrétienté.

Quand je t'ai vu sur ton balcon doré, avec tes lunettes fumées EasyClip, j'ai pensé: des EasyClip! Seul un pape branché sur son temps peut arborer la technologie EasyClip. Malgré tes verres noircis, j'ai bien vu ton regard de braise. Des milliers de fidèles se prosternaient pour louanger ta bonté et ta grâce, mais toi, tu ne regardais que moi. Nous étions en parfaite communion, mon Benichou. Non. Pas d'attendrissement. L'heure n'est plus au minouchage.

Assieds-toi bien sur ton trône maintenant, car mon annonce va t'ébranler la soutane. Mon chéri, c'est décidé, je casse. Attends. Laisse-moi t'expliquer. Non, il n'y a personne d'autre. Non, Allah ne m'a pas séduite. La promesse de 100 000 vierges me laisse froide. Non, Lucifer ne m'a pas fait de l'oeil. Tu ne me trouveras pas dans ses bras velus quand tu iras le rejoindre en enfer. Ne cherche pas de larron à condamner. Le seul responsable de ta chute, mon Benichou, c'est toi.

Tu te souviens de ce matin de janvier, à Saint-Pierre de Rome? Il avait neigé sur la coupole de la Basilique. Ou était-ce les fientes de pigeons? Peu importe, puisque tes promesses de lendemains meilleurs m'ont enveloppé le coeur. Tes souhaits de paix dans le monde m'ont percé l'âme. À tel point que j'ai rejoint la queue leu leu de brebis indiscrètes souhaitant fouiner dans ta sainte demeure.

En espionnant ton royaume, j'ai vu comme tu avais fort bon goût; tout y était de marbre et d'or. Et pas de l'or cheap. De l'or de pape. Oh! Comme je t'aimais, mon chéri. Tu étais mon Obama blanc. J'étais la Yoko de ton John, L'ostie de ton tabernacle.

Mais voilà. Tu me jetas une première pierre avec l'histoire de cet évêque de tes amis: le négationniste Williamson. Comment as-tu pu me faire ça?!? Tu sais comme j'adore les juifs; j'ai le coffret complet de Seinfeld et tous les films d'Adam Sandler en Blue-ray. Heureusement, tu as su changer ta chasuble d'épaule. Hélas! les affronts ont continué. Tu affirmais protéger la vie. C'était ton argument dans l'affaire de la fillette brésilienne de 9 ans, avortée parce qu'enceinte de son beau-père. Ciel! Pourquoi as-tu abandonné la mère de l'enfant, les médecins salvateurs, et gardé près de toi l'infâme? N'as-tu pas l'esprit sain? «Qu'à cela ne tienne, je peux le changer!» me suis-je alors dit. La foi déplace les montagnes. Hosanna au plus haut des cieux!

J'aurais dû me douter que tu recommencerais. Toutes mes copines m'avaient prévenue. De simple méchant pape, tu t'es changé en assassin. En criant haut et fort que le condom était une mauvaise solution pour lutter contre le sida, là, je me suis dit: soit il est insensé, soit il est diabolique. D'une façon ou d'une autre, mon chéri, tu es dangereux. Y'a de l'aide pour ça. Appelle. Fais-le pour toi. Et pour tous ces gens qui mourront du VIH par ta faute. Fais-le pour les enfants africains qui naîtront condamnés. Ainsi soit-il.

Si Éric Lapointe est capable, pourquoi le représentant de Dieu sur Terre n'y rriverait-il pas? Retire-toi aux îles Turquoise avant qu'on ne s'en prenne à toi. Malheureusement, je ne serai plus là pour toi. Tu peux m'oublier, pour toujours. Et si jamais on se croise, je te prie de changer de trottoir.

André-Anne LeBlanc
L'auteure est étudiante à l'École nationale de l'humour.


Savoureux. La seule chose que je peux rajouter, c'est un lien vous menant directement à un formulaire d'apostasie. En vous souhaitant une agréable journée, tiens !

Coupable

Je suis une personne plutôt joviale. Sans nécessairement avoir une personnalité unidimensionnelle, j'ai tendance à favoriser les côtés légers et festifs de la vie. Les émotions plus sombres sont pour moi source mortelle d'ennui : elles ne me vont tout simplement pas bien.

J'aimerais quand même pouvoir prendre la vie avec un peu plus de sérieux ; être moins naïf, plus réfléchi, moins innocent, plus nuancé, moins superficiel, plus mature, moins désinvolte, plus raisonnable. Mais c'est sincère.

Je me suis longtemps cherché et, ce que j'ai trouvé, c'est un petit gars qui aime saupoudrer un peu de bonne humeur autour de lui. C'est pas plus compliqué que ça. J'ai essayé d'aller plus loin, de creuser, de voir s'il y aurait d'autres traits par lesquels je pourrais me définir, mais ces recherches furent infructueuses. Non, ce qui me va bien, je l'ai trouvé. Et avec le temps, j'ai appris à être à l'aise avec ma personnalité, et même mieux : j'ai appris à m'assumer.

Je suis passé maître dans l'art de la légèreté. Enfin, presque. Je maîtriserai cet art à la perfection lorsque je cesserai de me sentir coupable d'être simplement de bonne humeur.

J'adore la dualité exprimée par mes tourments : j'écris, le plus sérieusement du monde, sur ma pimpante et pétillante personnalité. Intéressant.

Comme vous pouvez le constater, ça ne veut pas dire que ma vie est plus facile que celle d'un autre. J'ai mes moments Impossible Princess*, moi aussi. Justement, l'écriture de ce texte est un de ces moments. Je fais le choix de présenter cela sous un angle assez gai. C'est coquet, et j'aime bien la coquetterie.

*Impossible Princess est le titre de l'album le plus introspectif de Kylie Minogue. Les thèmes explorés sur ce disque sont plutôt surprenants, venant de la petite poupée de la pop : la solitude dans la célébrité, manifestations constantes de désirs contradictoires, le sensation d'être dans un vide perpétuel, la recherche de soi, la peur d'avoir raté sa vie. Je vous recommande fortement de lire les paroles de la chanson Dreams, d'une touchante et désarmante beauté.

mardi 24 mars 2009

Concours 'jeune correspondant'

Je viens de recevoir un courriel de Radio-Canada m'informant qu'ils étudient présentement ma candidature. Plus de détails le 30 mars. C'est très, très énervant cette histoire. Je me permets de jubiler avec modération (quelle figure de style intéressante !) et je vous invite à vous joindre à moi !

Bénita l'Amour (partie 1)

Ce résumé n'est pas disponible. Veuillez cliquer ici pour afficher l'article.

Go, go, Barry O. !

Je suis en admiration pour cette photo qui a été prise lors de la visite de Barack Obama à Ottawa le mois dernier :

vendredi 20 mars 2009

Concours 'jeune correspondant'

Wahou ! Je viens de m'inscrire à un concours de Radio-Canada : on court la chance d'aller passer une semaine avec un correspondant à l'international pour réaliser une série de reportages. J'ignore quelles sont mes chances mais je suis quand même excité ! Ça serait complètement malade si je gagnais !!!

Il m'a fallu composer un texte à propos de ce qui représente pour moi un enjeu majeur de l'actualité internationale, ainsi qu'un autre texte dans lequel je relate mon intérêt certain pour l'actualité. J'ai choisi de partager avec vous ces deux textes.

La présente crise économique est d’une ampleur que personne n’avait osé appréhender ; les efforts déployés par le gouvernement Américain sont donc d’une envergure équivalente. Gigantesque, massif, titanesque, voire monstrueux… tels sont les qualificatifs pouvant être attribués au plan de relance proposé par Barack Obama. L’homme fait face à une épouvantable crise dès ses premiers jours au pouvoir : le taux de chômage atteint des sommets, l’accès au crédit se resserre sans cesse, même les grandes corporations — banques, constructeurs automobiles — envers lesquelles on avait jadis une confiance absolue se résignent désormais à quémander de l’aide gouvernementale.

L’administration Bush, c’est bien connu, n’était pas bien chaude à l’idée de réglementer les secteurs financiers. Or, une pléiade de signes avant-coureurs s’étant manifestée sur une période de plusieurs mois, on aurait été en mesure de s’attendre à une action gouvernementale sans précédent. Il n’en fut rien. Avec, pour résultat, la crise que l’on connaît aujourd’hui.

À mesure que les dépenses de l’État augmentent et que ses revenus diminuent, les américains ont-ils vraiment les moyens, à court terme, d’améliorer leur sort ? C’est à coup de 800 milliards de dollars qu’on tente de redonner au système économique sa vigueur d’autrefois : d’où provient cette somme astronomique ? De quelle façon Barack Obama va-t-il pouvoir appliquer ces urgentes réformes alors que le Sénat est profondément divisé sur toute question économique ?

« Yes we can » : je suis bien d’accord. Mais comment ?

J'aurais également écrit à propos de la dégradation des droits de la personne en Russie, cependant j'ai manqué de temps. En toué cas. Bref, voici l'autre texte à propos de me passion pour l'actualité :

J'essaie à tout prix d'éviter les clichés, mais il m'est impossible de débuter sans dire que le Téléjournal représente pour moi une sorte de religion.

Malgré la récente démocratisation de l'accès à l'information et le développement des technologies nous permettant de nous informer, rien n'est aussi humain qu'un bulletin télévisé. Quand on lit le journal, on choisit ses nouvelles. L'information qu'on en retire est forcément biaisée. J'aime la perspective qu'on me présente un bulletin qui me donnera une vision certainement plus globale, plus collective de l'actualité.

Il est également fort intéressant de constater, dans le contexte d'une entrevue, à quel point les gens tentent par tous les moyens de refuser de répondre à une question. Être témoin de la perspicacité d'un chef de pupitre ou d'un journaliste, c'est être témoin de toute la voracité qui entoure le domaine de l'actualité.

Voilà, donc. L'information, c'est féroce. Je me considère chanceux d'avoir une conscience qui me pousse à être curieux et à ne pas nécessairement croire tout ce que l'on me présente sans d'abord faire ma petite enquête personnelle. Mes études en sociologie m'ont beaucoup apprises à ce sujet.
Sans systématiquement tout remettre en question, il est souvent bénéfique d'avoir une vision de perspectives par rapport à l'information. Ne pas tout prendre pour du "cash".

C'est une opportunité gigantesque qui s'offre à moi en soumettant ma candidature pour votre concours : je jubile à l'idée de penser que je serai peut-être choisi ! J'apprécie sincèrement l'attention que vous porterez à ma candidature.

Souhaitez-moi bonne chance, d'accord ?! Ça serait vraiment trop chou !!!

jeudi 19 mars 2009

Citation

" Dans la vie, t'as deux choix : où ben tu manges des toasts au beurre de pinottes, ou ben tu manges des toasts à 'marmalade. "
Maurice, professeur d'informatique en secondaire 5

Je reviendrai sur cette profonde réflexion dans un billet ultérieur. D'ici là, je vous invite à y réfléchir.

Starmania

Je suis allé voir la version opéra de Starmania hier à la Place des Arts. C'était un soir de première pour moi : c'était la première fois que j'allais à l'opéra, et c'était également la première fois que je voyais Starmania. Je connaissais quelques chansons, bien sûr, mais je n'avais jamais été voir le show en tant que tel.

Mon verdict : ma - gni - fique !!!

Bon, je ne suis certainement pas critique d'opéra, mais je peux vous dire que j'ai eu des frissons à plusieurs reprises. Les performances vocales m'ont carrément coupé le souffle alors que la musique m'a littéralement transporté dans un univers où tout est grand et léger à la fois. J'ai eu un plaisir fou à redécouvrir ces chansons qui sont maintenant devenues des classiques. Disons que Ce soir on danse à Naziland jouée par un orchestre symphonique, ça surprend — c'est le moins qu'on puisse dire. Et la performance de Marie-Josée Lord pendant Le monde est stone m'a rendu vulnérable, rien de moins. D'une beauté inouïe.

La mise en scène était tout à fait juste. Pas trop effacée, pas trop intense. Les décors semi-virtuels m'ont rapidement enchantés. Parmi les danseurs, il y en avait un qui avait l'air particulièrement délicieux.

Bref, j'ai passé une soirée extra ! J'étais de toute façon déjà excité d'aller à l'opéra, il me semble que c'est tellement hors du commun ! Nous nous sommes même habillés chics pour l'occasion. Qu'il est beau, mon homme, en habit-cravate !

Les représentations prennent fin le 28 mars et il reste quelques billets. Vous allez passer une soirée vraiment chouette, parole de néophyte !

mercredi 18 mars 2009

Benoît le malappris

Le titre de mon billet fait évidemment référence à l'illuminé débile et plutôt vulgaire qu'est Benoît XVI. Sa déclaration récente selon laquelle les prévervatifs ne font qu'accélérer la propagation du VIH/SIDA dans le monde est vraiment pitoyable.

Je n'aurais jamais pensé que ce vil personnage puisse être à ce point en mal d'attention.

Vous imaginez-vous combien de personnes s'abreuvent aveuglément des éjaculations verbales de ce représensant de l'Hypocrisie Suprême aux airs de bonhomme 7 heures ?!

Des millions. Des millions et des millions de personnes croient que Ben détient la Vérité.


Heureusement, il fait bon vivre dans un monde tout en nuances, dans une société post-Lumières. Et il y a des jours comme aujourd'hui où je suis plus fier que d'habitude d'avoir apostasié il y a de cela quatre ans — l'apostasie étant un genre de démission de la religion catholique.

Avoir une conscience propre à soi est un privilège que certaines personnes, allez savoir pourquoi, s'obstinent à refuser. C'est malheureux. Je ne veux surtout pas insinuer qu'être catholique signifie qu'il faut renoncer à son individualité. Mais ne soyons pas dupes : tous n'ont pas la même intelligence, la même vivacité d'esprit, le même esprit critique. Dans le passé, l'Église a eu beaucoup de front et a profité des personnes plus faibles. C'est d'une tristesse sans nom et d'une hypocrisie criarde.

J'ai peur de cet homme. J'ai peur de lui parce qu'il tient des propos de plus en plus dérangeants et qu'il détient une autorité morale et spirituelle sur des millions de gens sur cette Terre. Ça me désole. Mais bon, au moins ça alimente mon blogue !

dimanche 15 mars 2009

Ivresse !

Le printemps, c'est : les premières mesures d'une chanson qu'on avait oubliée, un Red Bull qui dure deux-trois mois, être excité comme à son premier jour d'école, avoir les jambes molles en présence de chéri, l'équivalent météorologique du Cri de Munch (spécial, donc), les histoires d'autrefois que racontent grand-maman et grand-papa, un souper qui dure trois heures, Love At First Sight de Kylie Minogue, avoir peur de se faire pogner avec une fausse carte, sourire à un inconnu, apprendre un nouveau mot, et c'est aussi particulier que d'alterner entre une chip au vinaigre et un morceau d'Aero.

Les plus perspicaces d'entre vous auront compris que j'aime plutôt le printemps.

Ça me rend plutôt coquet, ce temps-ci de l'année. Il est vrai que chaque début de saison m'enchante pour différentes raisons. L'été est festif et mouvementé au départ mais devient rapidement lourd de dépenses et d'humitidé. L'automne a une odeur particulière fort agréable et est visuellement bourgeois mais désintéresse rapidement par le peu d'originalité atmosphérique. L'hiver est majesteux et folklorique mais est d'une nature plutôt indisciplinée et insolente.

Le printemps nous arrive toujours comme par surprise. Puis repars. Puis reviens. Pour de bon cette fois ? Oui, non ? OK. Reste. C'est agréable. C'est comme le bol de gruau ni trop chaud ni trop froid dans l'histoire de Boucles d'Or, la traînée sympathique. D'ailleurs, à ce sujet, si je me ramassais dans une maison d'ours (les animaux, là, pas les hommes pour qui j'ai un faible !) je ferais bien attention de ne rien voler. Histoire d'éviter une ou deux amputation(s). Le printemps, donc, a le pouvoir de ravigoter tout le monde en allégeant leur existence, comme ça, pour le fun. Le printemps aime les gens et veut les rendre de bonne humeur. Et ça marche ! Sauf pour les conservateurs, car leur idéologie prohibite toute émotion humaine.

Voilà, c'est parti, donc. Les journées rallongent. La saison de Virginie touche à sa fin. Les anciens à la job sentent que leurs vacances approchent et deviennent donc insupportables, trépidants d'impatience à l'idée de passer deux semaines à l'abri de la jeunesse et de ses idéaux. Le Journal de Montréal consacrera sous peu quatre ou cinq pages couvertures aux nids-de-poules (qui représentera donc pour ses lecteurs le principal souci de la journée, grand bien leur fasse). La rue Sainte-Catherine aux piétons. Les hommes et leur attrait général. Les après-midis entre amis au parc La Fontaine, précédés d'un arrêt au Marché St-Jacques. Le pichet 'adulte' de sangria blanche sur la terrasse du Sky. Le deuxième pichet 'adulte' et les frais de 2,00$ pour un retrait inter-institution au guichet ATM de Sergakis (dont la conjointe semble être sortie tout droit d'une brasserie du centre-ville de Sainte-Thérèse). La rancoeur sincère envers une personne n'ayant pas à travailler pendant quatre semaines consécutives (il se reconnaîtra). Les températures raisonnables avant l'orgie d'humidité.

J'ai le désir féroce de continuer à énumérer les petits plaisirs que je vivrai dans les prochaines semaines. Par souci de compassion, je poursuivrai l'exercice dans ma tête.



Si jamais Denise Bombardier consulte cette page : j'ai rédigé une liste de 37 mots (incluant entre autres névrose, mépris et pollution) qui me font penser à vous. Je n'ai toujours pas décidé si j'allais la partager, advenant une hypothétique requête de votre part. Je suis ouvert à la discussion (contrairement à vous).

vendredi 13 mars 2009

Citation

" Je croirai en Dieu quand je le verrai danser. "
Nietzsche

Ugly K.

J'ai un collègue au travail qui prend plaisir à me faire pogner les nerfs. Il est vraiment talentueux dans ce domaine, d'ailleurs. Chaque jour est comme un long combat. Il faut dire que j'éprouve également une jouissance certaine lorsque je réussis à le mettre hors de lui. C'est donc d'un commun accord officieux que nous entreprenons quotidiennement de longues et savoureuses fusillades verbales.

Au début, je le trouvais insignifiant et extrêmement désagréable. C'est lors de notre première journée de travail qu'il m'a fait part de ses allégeances politiques. Hardcore comme premier contact, surtout qu'il nous serait difficile d'être plus différents à cet égard. Disons qu'il penche du côté des méchants. Je n'en dirai pas plus, cette information devrait vous être suffisante pour comprendre ce que je veux dire.

La compagnie nous avait même envoyés à Toronto ensemble. Pour trois jours. Comme s'il ne s'agissait pas déjà d'une punition suffisante que de m'envoyer en Ontario, il fallait en plus que le beau-frère de l'Antéchrist m'accompagne.

C'était d'un désagrément absolu : le con, il m'obstinait sur tous les sujets. De mes allégeances politiques jusqu'à la musique pop en passant par la température et la liberté d'expression.

J'étais dans la merde car cet être machiavélique avait rapidement saisi l'essence de ma personnalité caractérielle et opiniâtre. Il était beaucoup plus intelligent qu'il ne le laissait paraître. Calvaire.

Il m'aura donc fallu quelques mois pour apprendre à aimer ce petit troubadour de la zizanie : je me suis rendu compte, avec le temps, que celui que j'appelle affectueusement Ugly K. est en fait un travesti de l'esprit. Ça veut dire qu'il n'est que très rarement sérieux dans ses propos : il va plutôt choisir de dire des choses qui me feront assurément réagir, dans le but précédemment non-avoué de provoquer des débats.

Chapeau, mon cher Ugly. Je te remercie de constamment me provoquer. Car si mes valeurs et les choses auxquelles je crois sont pour moi claires et élaborées, il n'en est rien pour la moyenne de mes interlocuteurs. Il me force à mettre en mots et à justifier les causes qui me tiennent à coeur. C'est ainsi que, sournoisement, il arrive à me faire douter de moi-même et à remettre mes principes et idéaux en question.

Son acharnement est exemplaire. Et c'est pour cela que je l'aime. Amicalement, bien sûr. Car après tout, il demeure Ugly K. Si jamais vous croisez son chemin, je vous invite à prendre tout ce qu'il vous dira avec un (énorme) grain de sel.

Panneau hilare


Et ce n'est pas une farce. J'en suis pantois.

Trouvé sur le blogue de Patrick Lagacé (http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/)

jeudi 12 mars 2009

Anagramme

J'ai essayé de faire un anagramme avec mon nom (Stephan Chrétien), et tout ce que j'ai trouvé c'est :

Sphincter Hantée

Ça m'a fait rire.

mercredi 11 mars 2009

Bande de losers

Ça s'est passé au Winners de la place Montréal Trust au mois de février :

— Excusez-moi madame, où est-ce que je peux trouver les bas ?
Hum... je... je... do you speak english ?
— Euh... oui je peux, mais vous, vous ne parlez pas français ?
Uh, no... sorry.

La pauvre ! Il y a quelqu'un, quelque part, qui a jugé qu'il n'y avait aucun problème à embaucher une unilingue anglophone et de la faire travailler sur le plancher. Wow. Wow, wow, wow, wow, wow, WOW !!!

Je n'en veut pas nécessairement à l'employée en question, car après tout c'est son problème si elle préfère être inculte et fermée d'esprit. Ça me fait honnêtement chier, mais jusqu'à preuve du contraire je la considérerai comme une personne inférieure étant donné son incapacité à apprendre la langue qui est parlée là où elle habite.

J'ai le désir féroce que le gestionnaire ayant eu la brillante idée de faire travailler des unilingues sur le plancher vienne m'expliquer le fond de sa pensée. Qu'il me regarde droit dans les yeux, et qu'il me dise les réflexions qu'il aura entreprises avant de prendre une décision qui, en plus d'être discutable, a tout l'air d'un immense fuck you au visage des Québécois.

J'aimerais qu'il la regarde droit dans les yeux, également, si elle devait lui expliquer comment elle s'est sentie quand je lui ai demandé si elle parlait français.

Winners : quelle bande de losers !!!

Citation

" The privilege of absurdity : to which no living creature is subject but man only. "
Thomas Hobes

L'exponentialité des pensées

Je vais être bien franc, quand j'ai créé ce blogue, un dimanche après-midi suivant une nuit fort mouvementée (et fort agréable d'ailleurs), je n'avais absolument aucune idée de ce dont quoi je voulais parler. J'ai passé un bon deux heures à chercher non seulement une adresse disponible, mais aussi un sujet qui m'emballerait assez pour solliciter mon côté créatif.

À bout de nerfs, j'ai eu envie de prendre l'ordinateur et de le jeter dans le bain. Car après deux heures d'intense brainstorming en solo, ma tête était devenue une véritable autoroute galactique où circulaient nombre d'idées démesurées et de pensées frivoles à un rythme essoufflant.

C'est quand j'ai décidé de prendre un peu de recul afin d'essayer de mettre en perspective les idées qui s'étaient manifestées dans ma tête que j'ai trouvé le sujet de mon blogue : l'exponentialité des pensées. Le résultat de mes réflexions me surprend toujours. Je pars du point A pour me rendre non pas au point B ou C, mais plutôt X, Y ou même Z — et si on pouvait aller plus loin que Z, j'irais, croyez moi.

L'exponentialité, donc. J'ai cherché le terme sur internet, il semble que ce soit un mot qu'on utilise fréquemment en physique. Je rivalise d'audace et j'attribue plutôt cela à ma psychologie personnelle. Ça me fait sentir spécial. Ma tête est un phénomène de la physique, rien de moins. J'aime bien.

J'exagère. Il est certain que la majorité d'entre nous devons composer avec des moments où notre tête est particulièrement prolifique en terme de pensées que l'on juge importantes, voire sérieuses, mais qui sont en fait plutôt absurdes, voire ridicules. Sauf que la plupart du temps, c'est transparent. Les gens ne s'en font pas vraiment avec cette normalité. Moi, sans nécessairement prendre cela au sérieux, je trouve que c'est fascinant.

J'adore analyser le déploiement d'une pensée qui, au départ insignifiante, se transforme en une autre pensée pas nécessairement connexe, qui va elle nous emmener à réfléchir à quelque chose d'aussi sérieux que le dessein de l'Humanité, qui nous fera alors penser à une chanson de Michael Jackson, qui tergiversera vers un mot qu'on aimerait bien utiliser plus fréquemment, grâce auquel on se rappellera qu'on a oublié de rapporter un livre à la bibliothèque, qui pour une raison plus ou moins compréhensible nous fera alors penser à une orgie.

C'est un exemple.

C'est donc à propos ce flux imaginaire fort versatile que je blogue. Car quand je commence un billet, j'ignore quelle en sera la saveur. Ça faisait trois jours que j'essayais d'écrire, et j'ai composé deux textes qui, par leur longueur inouïe, étaient très éloquents par rapport à ce concept d'exponentialité. Ils étaient assez hardcore dans leur impertinence générale. Je les publierai peut-être un jour, quand vous serez plus familiers avec ma petite personne. En attendant, dansons !

vendredi 6 mars 2009

Débat des chefs 2008

J'étais en train de passer au travers de tous les courriels que j'ai envoyé en 2008 au travail, et j'ai trouvé une (fausse) critique du débat des chefs provinciaux que j'ai rédigé au lendemain du dit événement. Pensez-en ce que vous voulez, mais moi de mon côté je me félicite d'avoir apporté un peu de nuance à mes propos en vargeant un peu sur Pauline. :D xxx


(Québec) Devant une Pauline Marois très combative, mardi soir, le chef libéral Jean Charest a fréquemment tenté de jongler avec trois flacons de Tabasco afin d’impressionner les téléspectateurs. Jusqu’à ce que Mario Dumont en ait assez et qu’il se mette à donner des leçons de tricot, suscitant ainsi une réaction plutôt inattendue chez ses adversaires.

Dumont, qui pourtant jouait son va-tout, a d'abord paru éteint dans ces échanges souvent passionnés, parfois cacophoniques. L'adéquiste a longtemps eu du mal à tricoter, ce n’est un secret pour personne. C’est donc en fin de débat qu’il a sorti son arme de conviction massive, Les leçons de tricot du ti-Mario.

Quelques sorties de Marois ont paru faire mouche. Quand Jean Charest a convenu que la dette était passée de 141 à 148 milliards, la douce Pauline a alors ironisé : «Écoute-moi ben, Jean, t’as choisi de pousser ma mère en bas des escaliers, assumes-en les conséquences. Arrête de jouer à la victime, bâtard, j’en ai vu d’autres. Prouvez-moi que vous n’êtes pas qu’un excrément de chameau.».

«Si la priorité était le respect des valeurs traditionnelles, vous l’auriez comparié à un excrément de castor, madame Marois. Vous me déstabilisez avec vos animaux exotiques.», a lancé M. Dumont.

C'est clairement Pauline Marois qui avait préparé ses interventions avec le plus de minutie. Ses intonations, ses gestes souvent accusatoires, ont contrasté avec l'attitude souvent statique de ses deux adversaires. Surtout, elle a brûlé sans remords aucun une missive haineuse lui étant adressée, puis ses yeux sont devenus rouges et des lasers se sont mis à en sortir.

Impressionnant.

Elle a glissé cependant quand elle a exercé quelques pas de danse traditionnelle, accompagnée par trois Inuits. En effet, Jean Charest avec lubrifié le plancher à cet effet. Il a bien ri.

Avec une pluie de statistiques, Jean Charest voulait faire barrage, il mitraillait un peu mécaniquement ses répliques, toutefois. «On est responsables de tout ce qui
marche pas », a-t-il lancé, impatient, à l'intention de la chef péquiste. «En effet. » a-t-elle instantanément répliqué, en jugeant pertinent de rajouter qu’elle était ravie de constater qu’il n’était pas qu’un excrément de chameau.

Mario Dumont a jeté les gants dès la déclaration d'ouverture, accusant Jean Charest d'avoir déclenché des élections par opportunisme. Stéphan Bureau, modérateur du débat, a ramassé les gants par terre et les a remis à monsieur Dumont afin qu’il ne se blesse pas au dos. S’ensuivit une très longue accolade
un peu plus qu’amicale. Malaise.

Précisions de monsieur Dumont : «Voyez ! Je suis pas si à droite que ça ! J’aime ben ça moi les tapettes ». Ben oui, Mario.

« Depuis le début de la campagne, M. Charest s'essuie les pieds sur moi. Je suis obligée de gaspiller de l’eau pour me laver plusieurs fois par jour. Monsieur Charest, ignorez-vous donc l’existence des tapis qu’on retrouve à l’entrée de chaque maison de Westmount ? », a répliqué Mme Marois. « Avec le fiasco que vous avez laissé en santé, a-t-elle soutenu, visant le premier ministre, vous n'avez même pas été capable de construire un hôpital.»

Et quand M. Dumont a pris le relais de Jean Charest, un projecteur a tombé sur la table. Tous auront bien ri de cette péripétie qui aura déclenché un incendie à l’assemblée nationale. C’est alors que le signal télévisuel fut interrompu et que je rédigeai cette critique du débat des chefs 2008. Un débat vraiment très divertissant.

jeudi 5 mars 2009

Exposé

J'ai longtemps réfléchi avant du publier le blogue précédent (la prostitution intellectuelle). L'écrire fut plutôt facile, étant donné qu'il s'agissait de mettre en mots un concept que j'ai assimilé depuis assez longtemps. J'étais plutôt content d'avoir enfin la chance de partager mes pensées non pas dans une discussion à travers de laquelle mes propos se seraient inévitablement dilués (je suis beaucoup trop volubile) mais plutôt sur cet espace virtuel où je peux m'exprimer sans me faire interrompre.

J'ai par contre un peu déchanté quand je me suis relu.

Je me suis questionné à savoir si j'avais vraiment l'audace de publier quelque chose d'aussi personnel. Pourquoi, me suis-je demandé, n'ai-je pas choisi de bloguer à propos de quelque chose de plus frivole ? Kylie Minogue, par exemple. Oh ! J'en aurais eu, des choses à dire. J'aurais blogué dix-huit fois par jour de semaine. Et encore plus les weekends.

La réponse est fort simple : j'aime l'attention. Sauf que dans ma vie de tous les jours, j'ai tendance à avoir une approche assez superficielle par rapport au côté sérieux des choses. Je suis quelqu'un de plutôt frivole, j'imagine... et n'allez surtout pas croire que ça me déplaît, loin de là. Mais étant un être humain, je suis plein de contradictions. Je voulais avoir l'opportunité, donc, d'utiliser une approche plus introspective que ce à quoi je me suis habitué au fil des ans.

L'idée première derrière ce blogue était de me donner envie d'écrire. J'aime jouer avec les mots. J'adore l'esthétique de l'écrit. Et j'ai jugé, tout simplement, que les opportunités de fantaisies linguistiques seraient plus nombreuses si j'exprimais ici des choses vraiment personnelles. J'ai pensé, et avec raison, que de devoir élaborer sur mes pensées et mes tourments me ferait un certain bien. Ça force à remettre les choses en perspectives, disons.

J'ai la chance d'avoir un homme extraordinaire dans ma vie qui a réussi à me faire comprendre, entre autres choses, que je ne suis pas fou. Je lui en suis très reconnaissant car j'avais auparavant la ferme conviction que j'avais un problème. Imaginez-vous donc que tout ce que vous lisez, lui il a à l'endurer live. C'est une personne qui, contrairement à moi, est très équilibrée. Et qui est fan de Madonna. Je me moque beaucoup de lui pour ça, mais c'est parce que je l'aime (lui... pas Madonna).

J'aime bien la perversité à laquelle je suis confronté quand vient le temps de publier un message : je cherche à savoir si je fais ce blogue pour moi ou pour les autres. Pour moi, c'est certain, car c'est très libérateur que de mettre en mots mes nombreuses bousculades de pensées. Et pour les autres également, car je veux bien évidemment qu'on me lise. Je veux qu'on me lise mais pas qu'on me trouve fou. Mais je veux qu'on me lise. Mais en publiant je m'expose ainsi à la possibilité d'être jugé. Mais si je ne plublie pas, je ne saurai jamais. Mais est-ce que je veux vraiment savoir ? Probablement, sinon je ne serais pas en train d'en parler depuis trois quarts d'heure. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.

Vous aurez donc compris que c'est un débat que je me plais à analyser. Et je viens tout juste de me relire. Ça y est, je me mets à douter. Je me demande maintenant si je devrais publier ce message ou si je devrais plutôt tout effacer ? Hum. Je suis revenu au point de départ, si je comprends bien. Calvaire.

mardi 3 mars 2009

La prostitution intellectuelle

J'ai été introduit à ce concept il y a environ deux ans, d'une façon assez abrupte. J'étais assis face à Dr. Martin, une psychologue que j'ai consultée pour une période frôlant un mois. Elle m'écoutait parler de mes excès, passions et autre banalités lorsque, soudain, elle fut frappée d'un éclair de génie.

Stéphan, tu fais de la prostitution intellectuelle, m'a-t-elle lancé, comme ça, sans avertissement.

À cet instant précis, dans ma tête, divers scénarios de meurtres se manifestaient. Je suis créatif, après tout. Alors que je flânais avec vigueur dans ma tête, cette psychologue à la laideur particulière me fixait droit dans les yeux, en attente d'une quelconque réaction.

J'ai pris quelques secondes pour réfléchir. Je tiens à préciser que ça n'arrive que très rarement, car je préfère de loin mon côté impulsif — c'est tellement plus divertissant. Je suis profondément heureux d'avoir pris quelques instants pour analyser cette spectaculaire déclaration.

J'ai remercié Dr. Martin pour la violence avec laquelle elle venait de me complimenter. Elle a esquissé un sourire. J'ignorais qu'elle avait cette capacité, j'en fut agréablement surpris. Ça ne la rendait pas plus jolie, par contre.

Le concept de prostitution intellectuelle, tel que je le comprends, n'est pas fondamentalement mauvais. J'ai la ferme conviction que seule une personne très ouverte et riche à l'intérieur de sa conscience peut être qualifiée ainsi. En fait, les P.I. sont des personnes qui peuvent facilement s'accommoder à un large éventail de personnalités. Il ne serait pas inexact d'affirmer qu'ils ont une personnalité malléable, pouvant facilement s'adapter à différents types de caractères, d'attitudes. Pour eux, il est fondamental de connecter avec une personne dès la première rencontre. Le cas échéant, ils auront l'impression d'avoir lamentablement échoués à se faire valoir.

Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre. Il est possible que je me trompe. N'empêche, c'est assez intéressant comme concept : il sonne vraiment comme quelque chose de négatif. Vraiment. Et pourtant, il n'en est rien. C'est une condition, un statut. C'est comme ça, quoi. Ça n'est ni bien ni mal alors qu'à première vue, tout porte à croire qu'il s'agit plutôt d'une insulte. Peut-être est-ce à cause de l'utilisation du mot prostitué et du tabou qui l'entoure ?

Enfin, toute cette histoire pour dire qu'en moins d'un mois, la relation que j'ai bâtie avec Dr. Martin avait déjà atteint son paroxysme. Une toute petite phrase qui se voulait assassine m'a fait réaliser un nombre important de choses sur moi-même. Au départ, je n'étais pas allé consulter pour changer. J'y suis allé pour apprendre à me connaître. Elle était peut-être laide, mais elle a été diablement efficace.

dimanche 1 mars 2009

Le Capitaine qui aimait être insolent

Lorsque j'étais jeune garçon, j'ai développé plusieurs stratégies pour m'aider à obtenir ce que je voulais. Les enfants de couples divorcés sont pour la plupart d'habiles manipulateurs, et c'est tout à leur honneur. Ça prépare pour la vraie game, disons.

S'arranger pour obtenir ce que l'on veut, c'est raffiné. C'est de la manipulation soft, candide, à tendance innocente. Ceux qui jugent qu'il s'agit plutôt d'une attitude mesquine et répréhensible sont probablement ceux qui poussent justement l'audace trop loin.

J'ai une stratégie bien à moi pour m'assurer que rien ne va m'exploser au visage. C'est rassurant, et ça m'aide à me sentir spécial. Ça ne fonctionne pas toujours, et je suis toujours agréablement surpris en cas d'échec. Exemple très éloquent : je travaille dans un centre d'appels où toutes les conversations sont enregistrées. La fonction mute sur mon téléphone est l'une de mes plus fidèles alliées dans ma quête du bonheur. Elle me permet de mettre en valeur ma connaissance de la langue française et de sa variété d'insultes farfelues.

Il me fait d'ailleurs plaisir de vous annoncer que vous vous faites tous insulter. Sans exception. Ce n'est pas parce qu'on vous trouve particulièrement stupide ou agaçants, c'est juste que ça nous fait jouir un peu. À chaque fois. Surtout quand vous pensez que vous êtes sur hold. Ha ! Quelle hypocrisie. Mais bon, ça va dans les deux sens. Match nul, je suppose.

Ma fonction mute, donc, fantastique outil pour la liberté d'expression. Je l'aime. Sincèrement. Elle me permet d'être particulièrement créatif au niveau des insultes. Par contre, elle a ses limites. Je perds le contrôle au moins une fois par jour. Scénario typique : conversation insignifiante, qui dure depuis trop longtemps déjà et pendant laquelle j'ai réussi à trouver 18 façons différentes de dire que même si j'avais envie de faire quelque chose, je ne pourrais tout simplement pas.

Ça me fait sentir un peu mal. Mais pas trop. On s'habitue avec le temps.

Il fait bon être insolent. Surtout quand on sait comment se sortir du trouble, ce qui est assez facile quand on peut faire le cute. J'en profite pendant que je peux encore.

J'aime mieux être celui qui va parler un peu trop que celui qui va se taire. Et de loin. Si jamais je perds ce franc-parler qui m'importe tant, c'est parce que je serai allé vraiment trop loin.

:o)