lundi 22 février 2010

Diquessionnair

CHARPAGNASSE, n.f. : femme insignifiante et sans aucune classe disposant d'une certaine autorité morale au sein d'un groupe de personnes, d'une compagnie ou d'une organisation, et qui se sert de son autorité pour faire chier tout le monde étant donné qu'elle manque de confiance en elle et qu'elle est conscience de la futilité de son existence.


(ce mot n'existe pas vraiment et a été inventé par Capitaine Caramel, merci)

Panneau hilare

mercredi 10 février 2010

Tous pareils...

Loin de moi l'idée de vouloir raviver une polémique linguistique via ce médium formidable qu'est mon blogue, mais j'ai envie de partager une petite anectode avec vous.

J'ai déjà fait partie des membres du NPD. À la dernière élection fédérale, à l'automne 2008, j'ai en effet été pris d'un vent de folie et j'ai décidé de contribuer à la caisse d'un parti fédéraliste. Un gentil parti, mais fédéraliste quand même. Ceux d'entre-vous qui me connaissent bien auraient peut-être envie de crier à l'hérésie et à la trahison la plus impolie qui soit, et je n'aurai d'autre choix que d'être partiellement en accord avec vous.

C'est que, voyez-vous, les conservateurs m'horripilent. Et bien que mes penchants souverainistes m'allient naturellement avec le Bloc, force est d'admettre que ça n'est manifestement pas eux qui vont réussir à déloger ces vulgaires verrues que sont les conservateurs. Les libéraux, quant à eux, seront à jamais stigmatisés, selon moi, suite à leur hypocrisie flagrante et légitimisée qui a fait surface lors du référendum de 1995. Et sérieusement, quand un groupe de gens choisit de faire de Stéphane Dion leur chef, je me permets candidement de les juger. Enfin.

Le NPD, donc. Un vote de convenance, pas nécessairement attribué par conviction mais surtout parce que cela représentait à mon avis, à l'automne 2008, le moindre mal. Sauf qu'ils ont un gros problème, et ce n'est qu'après leur avoir donné des sous que je m'en suis rendu compte : ils communiquent avec moi en anglais, sans cesse.

À ce que je sache, on m'a demandé d'indiquer quelle était ma langue lorsque je me suis inscrit sur leur site internet. Vous ne serez sans doute pas surpris d'apprendre que j'ai répondu que j'étais francophone. Eh bien, semble-t-il que ce ne soit pas suffisant. La correspondance qui vient du responsable du Québec a comme avantage d'être rédigée en français, et c'est la un bien mince soulagement. Tout ce qui vient du head-office du parti de Jack Layton m'est adressé uniquement dans la langue de Shakespeare, sans qu'on m'offre aucune alternative. Pis encore, on m'a appelé pour me demander pourquoi je ne contribuais plus au parti, et cet appel a été fait par une unilingue anglophone qui a maugréé lorsque je lui ai demandé si elle avait un collègue qui puisse s'adresser à moi dans ma langue. C'est comme s'ils me disaient « arrange-toé avec c'qu'on t'donne, donne nous d'l'argent, pis vote », mais en anglais.

J'ai la chance de parler les deux langues. Ça n'est pas une raison pour qu'on fasse de mon choix de langue une fonction symbolique. Moi, je crois ne pas être obligé de quémander le respect, et par ceci je veux dire que câlisse, si j'ai choisi français tu m'envoies tes cossins en français pis that's it that's all, buddy pis si t'es pas content ben too bad so sad.

Eh bien, mes braves, j'en ai assez. En décembre, ils m'ont fait parvenir par courriel une invitation pour répondre à un sondage de l'université Fraser en Colombie-Britannique. C'est drôle, là ils étaient intéressés à avoir « mon opinion ». Je leur ai répondu que leur sondage unilingue ne méritait pas mon attention et que s'ils faisaient l'effort de le traduire (venez pas me dire qu'y'a personne qui parle français ni au NPD ni dans une université canadienne, ciboire) je me montrerais sans aucun doute moins récalcitrant.

Aucune réponse. Suis-je surpris ? Pas vraiment. Déçu, certainement.

Aujourd'hui, j'en ai sincèrement ras-le-melon de cette bande d'amateurs. Regardez ce que j'ai reçu comme courriel un peu plus tôt :

À: inyoureyes18@hotmail.com
De: eNDP@e.ndp.ca
Objet: I want to hear from you

My fellow New Democrat,

In December you received a survey from Simon Fraser University asking for your opinion as a member of the NDP.

If you haven’t already completed this survey, I’m asking that you do so now. You can get an electronic copy of the survey here.

Your response is completely anonymous. And your participation helps us as we strive to build a political movement that puts families like yours first.

Please complete the survey today.

Sincerely,

Sarah Dopp
Deputy National Director
Canada’s New Democrats


Ce message m'agresse. De par son ton autoritaire, et aussi de par le fait que j'avais déjà refusé leur invitation et que j'aie pris la peine de leur spécifier les raisons de mon refus. Ils n'ont rien écouté. Pathétique.

Je sais que je m'expose probablement à une foule de commentaires intolérants, et je vous invite à me traiter de tous les noms dont vous aurez envie. Moi, mon intervention à ce sujet n'est pas gratuite. J'ai été échaudé, on m'a manqueé de respect, et je choisis de partager cela avec vous. Je n'ai rien contre les anglophones, tel qu'exposé l'an dernier sur ce même blogue lors d'une vive polémique dont je garde de désagréables souvenirs, mais j'en ai contre les gens qui se bornent à ne pas vouloir saisir la réalité. Ma demande est-elle frivole ? Je ne crois pas. Alors pourquoi suis-je encore obligé de me battre pour une considération qui m'est, je vous le rappelle, supposément garantie par cette fédération ? Parce qu'on ne veut tout simplement pas me comprendre, peut-être que c'est demander un trop grand effort, je ne sais trop. Enfin.

En guise de conclusion, je joint à ce billet la réponse que j'ai envoyée cet après-midi à la personne qui a tenté de me forcer à répondre à un ostie de sondage inutile puisqu'ils se foutent clairement de mon opinion :

De : Stephan C. (inyoureyes18@hotmail.com)
Envoyé : 10 février 2010 11:01:41
À : endp@e.ndp.ca

Ms Dopp,

I chose not to participate to this survey as it is only available in English. I speak both languages, but I find it unacceptable that you keep on sending me English correspondence. When I became a member of the NDP, I was asked to indicate wether my first language was English or French, and I answered French. Surprisingly enough, I receive phone calls and emails from your organization in English only.

My frustration comes from the fact that the opposite situation would never occur. Moreover, I highly doubt that a French speaking individual or organization or institution would not make the effort to use English while communicating with you, and I think this email (that I'm writing to you in your language) is a very strong proof of what I advance. I would have been fully able to complete the survey, but as a matter of principle and fairness, I chose not to. I don't think I should have to « ask » to be addressed to in French, just as you don't need to « ask » to be addressed to in English. Sadly, this principle of mutual respect seems to be a utopian concept.

Your last email mentions that the NDP « strives to build a political movement that puts families like yours first ». I have to disagree. I have addressed my concerns about this language issue several times, and nothing has changed ever since.

Please, make the effort. It won't cost much, as you do have French speaking colleagues, and it will make such a difference. I don't feel outraged, as I am not surprised because this is the sad reality of our « country ». But I feel that this is a reason good enough for not giving the NDP the privilege of my vote comes the next election.

Merci,

Stéphan Chrétien



PS : je traduirai les passages en anglais demain. Là, chu trop fatigué. Bonne nuit !!! xxx