lundi 15 juin 2009

Mon oeil !

J'ai souvent les émotions qui virevoltent. Bon, ceux qui me connaissent n'en seront vraiment pas surpris, et je ne peux les blâmer car il est vrai que j'ai toujours été du genre imprévisible, même si ça a tendance à s'améliorer avec le temps. En général d'une bonne humeur à toute épreuve, il m'arrive plus ou moins fréquemment d'exploser, et ce souvent pour pas grand chose.

Ce matin par exemple, je me suis vraiment levé du bon pied. Je me sentais taquin et jovial. Jusqu'à ce que vienne le temps de mettre mes lentilles cornéennes (ceux qui en portent comme moi peuvent d'ailleurs probablement anticiper l'explosion à venir). J'ai commencé par l'oeil droit, avec lequel j'ai toujours eu plus de facilité. Succès ! Du premier coup, en plus : c'est rare. Fort de cette expérience positive, je m'attaquai donc à l'oeil gauche. C'est alors que je me suis rappelé que, malgré les progrès récents, je suis toujours en proie à de soudains écarts émotifs qui font de moi une personne théâtrale.

C'est que, voyez-vous, je suis bélier (ascendant bélier, en plus). Traduction : peu importe les efforts que ça prendra, peu importe l'énergie que je devrai y consacrer, peu importe les obstacles, les difficultés, les pronostics me donnant perdant, j'arriverai à dessein. Parole de Capitaine. Demandez à qui vous voudrez, vous aurez la confirmation qu'on ne m'aura que très rarement vu baisser les bras. Que ça soit pour réussir à laver le fond des énormes coupes à vin (situation trop souvent blasphématoire) ou encore pour gagner le coeur d'un bel homme, je suis d'une persévérance et d'une ingéniosité hors-pair. Le cas échéant, et cela dépendra bien entendu de la gravité de l'échec, je me trouve hors de ma zone de confort et je réagis comme je peux. Bien souvent, cela se résume à une crise de nerfs typique dont la durée est général assez brève qui sera vite oubliée.

Mon verre de contact, donc. J'ai tenté une bonne quinzaine de fois de le mettre dans mon oeil sans ressentir la douleur indescriptible du verre de contact mis tout croche, sans succès. Je ne suis pas le seul à qui ça arrive, bien sûr. Je suis par contre peut-être l'un des seuls à réagir en toute démesure face à cette déception dont je me serais bien passé. Vous auriez dû me voir, lancer de toutes mes forces la lentille délinquante en direction de la toilette : telle une feuille de papier qu'on tente de lancer à un endroit bien précis mais qui fait plutôt le choix de rire de nous, ma lentille s'est tranquillement abîmée à quelques centimètres de moi. On repassera pour la crédibilité. Peu importe, je n'avais pas envie de porter mes lunettes aujourd'hui : c'est donc dans la vulgarité et dans l'aggressivité la plus risible que je me suis résigné à les porter.

Enfin. Comme je vous le disait précédemment, ces situations se font de plus en plus rares et j'en suis bien content. Auparavant, j'étais hautement caractériel : mes sautes d'humeur étaient, en plus d'être fréquentes et généralement astronomiques, rarement justifiées. Je me définissais un peu par ce trait de caractère, d'ailleurs. Avec le temps, j'ai appris à ménager un peu mon côté spectaculaire : less is more, comme ils disent. Je suis bien content de constater que j'ai réalisé d'énormes progrès dans ce domaine, et chaque fois que je glisse un peu, je me trouve franchement drôle. Se fâcher ainsi pour un stupide vers de contact, c'est forcément ridicule. La scène qui s'ensuivit aussi, donc. Une chance que je ne me prends pas toujours au sérieux !

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