mardi 2 juin 2009

Vinaigre

Vous êtes sans aucun doute familier avec la nouvelle tendance qui veut que les chips soient désormais bio et cuites à la marmite et assaisonnées de romarin ainsi que de limette brésilienne avec un subtil arôme de thym serbo-croate en plus d'être certifiées équitables.

Eh ben ça m'horripile un peu. C'est que, voyez-vous, j'ai un faible pour les bonnes vieilles chips au vinaigre. Plus elles sont vinaigrées, plus elles m'attirent. J'ai essayé à maintes reprises de me familiariser avec le nouveau concept des chips santé, mais ça semble être peine perdue. J'ai un attachement profond envers cette collation qui m'a fait saliver tout au long de ma vie.

Que voulez-vous, j'aime avoir la bouche décalissée par une abondance de vinaigre. C'est satisfaisant : ça veut dire que je suis à satiété, que même si j'en voulais plus, ça serait carrément irresponsable de continuer. Au risque de passer pour un fou, je trouve ça beau. C'est comme un combat entre mon appétit inassouvissable et l'objet de mon désir que je suis sûr de perdre à tout coup. Funk off, je m'essaie pareil.

Comme lorsque je me retrouve seul en compagnie d'un ananas. Woupidou ! C'est mon fruit préféré. Sauf que, et je l'aurai appris à la dure, lorsqu'on en mange trop, les gencives deviennent douloureuses et rendent l'expérience de plus en plus pénible. Encore une fois, il faut essayer de voir cela avec son coeur et se rendre à l'évidence : c'est un phénomène qu'on ne peut combattre.

Enfin, pour en revenir aux chips au vinaigre. Il faut dire que j'ai trouvé un moyen de ralentir l'altération de ma bouche : il faut prendre une chip, puis ensuite un morceau de chocolat (idéalement un chocolat au lait basic, genre Aéro ou Dairy Milk de Cadbury). Alors ça, mes amis, c'est le paroxysme de la notion sucré / salé. Et c'est un vrai régal, unique en son genre. C'en est presque jouissif. Bon, vous me direz que ça n'est pas très santé, et je serais très mal avisé de vous contredire.

L'écriture des derniers paragraphes m'a fait penser à l'excellente Biographie de la faim, d'Amélie Nothomb. C'est mon roman préféré et je vous le recommande chaudement.

Sinon, la raison pour laquelle je trouve l'inspiration pour écrire à ce sujet, c'est que je trouve de plus en plus irritante la présence des chips fancy lors de partys / réceptions / soirées / etc. Et ça me fait rire, car ça me fait réaliser que j'ai un côté traditionaliste assez fort, quand même. Sans trop savoir pourquoi, j'entretiens souvent une relation émotive avec des concepts auxquels je tiens. Que ça soit ma langue ou mes chips préférées, par exemple.

Ce constat, aussi étonnant puisse-t-il être, est en quelque sorte vertueux. J'en reparlerai dans un éventuel billet.

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