lundi 11 mai 2009

Je suis en manque

De club vidéo. Sérieusement.

Il y a environ deux mois, le seul club vidéo du Village a brusquement fermé ses portes, de façon sournoise et très inélégante. Ça m'a fait réaliser, entre autres choses, qu'avoir accès à un établissement de qualité où l'on peut louer des films est un privilège et non un droit. Ça me fâche.

Vous me direz qu'il y a de nombreuses alternatives qui s'offrent à moi : la vidéo à la demande, internet, les petites bornes à DVD qui se font de plus en plus nombreuses. Je refuse catégoriquement vos recommandations et je m'obstine à vouloir un vrai club vidéo.

Appelez-moi vieux jeu, je m'en fous. Pour moi, l'activité que représente le fait de se rendre là-bas et d'y passer une bonne demi-heure dans le dessein de passer une soirée intime et divertissante est irremplaçable. C'est une habitude que je ne veux pas perdre : ç'en est presque folklorique. Je prends plaisir à me rendre dans cet endroit singulier où je devrai inévitablement prendre une décision critique et déchirante, parfois même douloureuse.

Mon expérience personnelle m'aura apprise qu'il est plus savoureux d'espacer autant que possible ses visites au club vidéo. Rien de plus ordinaire que ne pas savoir quoi choisir parce qu'on a tout vu. Non, je préfère de loin ne pas savoir sur quel film arrêter mon choix parce qu'ils me tentent tous et que j'ai envie de les aimer tous, sans exception : en ces cas, j'ai envie de leur offrir mon attention et, idéalement, mon affection !

Seigneur (!), que je suis émotif. C'est pas ma faute. J'ai tant de souvenirs où, lors de weekends à la campagne chez mes grand-parents, moi et mon cousin Alexandre nous rendions au club vidéo de Sainte-Julienne. On pouvait y passer des heures à tenter de faire un choix qui conviendrait aux deux. Bien souvent, ça finissait en chicane impossible. Peu importe, on était jeunes et on avait du plaisir. Souvenir plus récent : la sensation ressentie lorsqu'on n'a loué que le premier disque d'une série qu'on ne connaissait pas, mêlant jouissance et dépendance, délice et appétit : on se rue au club vidéo pour une deuxième fois dans la même soirée avec la certitude que la nuit qui vient sera très courte.

Il y a comme un rituel qui est associé à la location d'un film qui ressemble un peu à une visite chez McDo : on a vraiment le goût d'essayer quelque chose de différent mais on se retrouve plus souvent qu'autrement avec un bon vieux trio Big Mac. Mon analogie fait référence à mon envie systématique d'arrêter mon choix sur l'un de ces petits films d'épouvante cheapette mais qui me divertissent au plus haut point, malgré a) le fait que je sois peureux et que je m'y suis résigné et, b) mon désir sincère de voir quelque chose avec un peu plus de substance. Je ne peux compter le nombre de fois où, fuyant les sacrifices douloureux, j'ai finalement loué et un film d'horreur et un long métrage divergent. Le débat suivant était tout aussi cruel : qu'est-ce qu'on regarde en premier ?

Bref, vous aurez compris que tout ça me manque. Je suis en état de carence cinématographique. J'ose espérer que la fermeture de l'Entrepôt du DVD n'est que temporaire, même si tous les signes portent à croire le contraire. Mon opposition farouche aux façons nouvelles de se louer un film me laisse dans une fâcheuse situation. Je n'ai pourtant pas l'habitude d'être si conservateur !

3 commentaires:

  1. Je comprends totalement ton point! C'est vrai qu'il n'y a rien de mieux que de commencer une soirée au Club Vidéo, d'en ressortir une demi-heure plus tard avec un, deux, trois films, et quelques trucs à grignoter avant d'aller se blottir sur un divan enroulé dans une doudou pour écouter le tout pendant des heures. Un petit plaisir qui ne coûte pas cher, mais qui fait tellement de bien! Et qui est irremplaçable par tous les Super Écran/Illico sur demande de ce monde!

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  2. Un plaisir vintage mais oh combien efficace !!! :) xx

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  3. Salut, Je cherche le nom de ce club vidéo, le connaissez-vous ? Merci, Charles.

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