jeudi 28 mai 2009

Cette damnée réalité

Hier soir, j'étais franchement déprimé. Je suis seul à la maison pour la semaine et la solitude est l'une des choses avec lesquelles j'ai le plus de difficulté. Voyez par vous-même :

-- Top 10 des choses dont Capitaine Caramel a horreur --
10. l'élitisme ;
9. les sandales Crocs ;
8. Jean Charest ;
7. l'à-plat-ventrisme ;
6. la ségrégation ;
5. l'hypocrisie ;
4. la solitude ;
3. l'homophobie ;
2. le fédéralisme ;
1. les conservateurs, les républicains ou toute autre lubie de
droite.

J'ai essayé d'imaginer tout un tas d'activités qui auraient pu me changer les idées. La première idée que j'ai eu, c'est d'aller à la grande bibliothèque, histoire de pouvoir me distraire un peu et d'essayer de penser à autre chose qu'à lui, là. Malheur : nous avions, le weekend dernier, loué sur mon compte de vieux films de série B des années 50 (quel plaisir coupable) — l'absence de club vidéo à proximité étant toujours problématique. N'ayant pas pensé à ce détail lorsque j'ai quitté l'appartement de Litchi lors de notre dernière et fatale rencontre, il était raisonnable pour moi de douter que les dits films étaient toujours en sa possession. L'appeler ou lui écrire pour savoir s'il était allé les retourner ? Tentant, mais fichtrement saugrenu comme idée. Nah, je passe.

Vite, vite, quelque chose à faire : sanglot imminent. Faire de la bouffe ? Ah, si vous saviez à quel point ce talent m'est résolument inconnu ! Il ne serait pas inexact d'affirmer que, telle la conscience sociale et/ou écologique d'un conservateur, ma créativité gastronomique est plus ou moins inexistante. J'aime faire des liens comme ceux-ci, ça épice un peu le récit mais ça me fait aussi sentir spécial. Ahihi ! Mais je m'éloigne du dessein de ce billet.

C'est drôle, quand on essaie de se concentrer sur quelque chose de précis, on est comme envahi par une délégation sans merci de pensées impertinentes qui seront plus que ravies de nous distraire. Par contre, c'est lorsqu'on flirterait volontiers avec une marée d'idées plus diverses les unes que les autres que ces dernières se montrent plus récalcitrantes. Murphy, je sais pas si t'étais un bon Jack ou non, mais ta loi, elle fait vraiment chier.

Cherchant désespérément une activité pour m'éviter de penser à ma situation émotive, j'ai donc commencé à faire mes boîtes, étant donné que je déménage le 1er juillet. Et pour agrémenter le tout, rien de mieux qu'on bon vieil album vintage de Kylie (afin de mieux comprendre ce qu'elle représente pour moi, il vous suffit de lire ce billet) : c'est en apparence une très bonne idée, de la petite pop bonbon qui me rend heureux à tout coup. Mais bon, la vie étant ce qu'elle est, c'est sûr que la situation avait tout le potentiel de se retourner contre moi. En effet, j'avais oublié la violence de cette musique en apparence inoffensive : la petite australienne chantait allègrement des choses qui me faisaient du mal, et la p'tite bonjour elle fait ça avec le sourire dans la voix en plus. Du genre : je te reprendrais tout de suite, je t'aime encore, on est mieux ensemble que séparés, je sais que tu me veux encore, et ainsi de suite.

Bon, ne possédant pas de disques de Metallica ou Slayer ou autres, j'ai préféré tout éteindre pour faire mes boîtes l'esprit un peu tranquille. Le 1er juillet, ça n'est pas demain, alors il y avait quand même une limitation certaine quant aux items pouvant être paquetés. La déception que j'ai ressentie lorsque j'ai réalisé, après à peine un quart d'heure d'activité, que j'en étais arrivé à avoir mis en boîte tout ce que je pouvais, était plutôt amère.

Je me suis donc résigné à écrire à mon ex afin de savoir s'il était allé retourner les items à la bibliothèque. Je savais que je n'aurais pas dû, parce qu'il s'en est suivi un échange assez douloureux de textos. J'ai toutefois eu la confirmation que je pouvais aller faire un tour à la bibliothèque. Quelle joie. J'espère que vous avez remarqué le soupçon de sarcasme avec lequel j'exprime cette "joie".

Enfin, pour faire une histoire courte, j'avais complètement oublié que j'allais être en vedette sur le blogue de Lagacé. Quelle ne fût pas ma surprise, lors d'une visite sur Cyberpresse, de constater que c'était bel et bien vrai : il avait mis en ligne un message bien sympathique me concernant, avec en prime un lien vers mon blogue !!!

Bonheur ! Palpitations ! Fierté ! Oups, tristesse : j'aimerais donc pouvoir partager cela avec celui que j'aime. Excitation ! Fébrilité ! Magie ! Solitude. Incrédulité ! Satisfaction ! Allégresse ! Nostalgie. Consolation ! Ivresse ! Gaieté ! Mélancolie.

Il est extrêmement intéressant de naviguer à toute allure entre des émotions aussi contradictoires. Ce va-et-viens émotif est étourdissant. Les sentiments positifs fûrent malheureusement accompagnés d'une gênante culpabilité. Comme si ça n'était pas correct d'être heureux en période de deuil. C'est une dualité des plus fascinantes qui m'a fait réaliser quand même quelques trucs : que malgré les bouleversements que je suis en train de vivre, la vie va finir par continuer. Peut-être pas tout de suite, mais éventuellement.

J'ai hâte en crisse.

1 commentaire:

  1. L'aubergiste de fin de semaine2 juin 2009 à 20:15

    Oh qui si, elle va continuer, la vie ! Tu as un extraordinaire talent pour raconter les choses, mets-le à profit. C'est toute une richesse que tu as là !

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