dimanche 15 mars 2009

Ivresse !

Le printemps, c'est : les premières mesures d'une chanson qu'on avait oubliée, un Red Bull qui dure deux-trois mois, être excité comme à son premier jour d'école, avoir les jambes molles en présence de chéri, l'équivalent météorologique du Cri de Munch (spécial, donc), les histoires d'autrefois que racontent grand-maman et grand-papa, un souper qui dure trois heures, Love At First Sight de Kylie Minogue, avoir peur de se faire pogner avec une fausse carte, sourire à un inconnu, apprendre un nouveau mot, et c'est aussi particulier que d'alterner entre une chip au vinaigre et un morceau d'Aero.

Les plus perspicaces d'entre vous auront compris que j'aime plutôt le printemps.

Ça me rend plutôt coquet, ce temps-ci de l'année. Il est vrai que chaque début de saison m'enchante pour différentes raisons. L'été est festif et mouvementé au départ mais devient rapidement lourd de dépenses et d'humitidé. L'automne a une odeur particulière fort agréable et est visuellement bourgeois mais désintéresse rapidement par le peu d'originalité atmosphérique. L'hiver est majesteux et folklorique mais est d'une nature plutôt indisciplinée et insolente.

Le printemps nous arrive toujours comme par surprise. Puis repars. Puis reviens. Pour de bon cette fois ? Oui, non ? OK. Reste. C'est agréable. C'est comme le bol de gruau ni trop chaud ni trop froid dans l'histoire de Boucles d'Or, la traînée sympathique. D'ailleurs, à ce sujet, si je me ramassais dans une maison d'ours (les animaux, là, pas les hommes pour qui j'ai un faible !) je ferais bien attention de ne rien voler. Histoire d'éviter une ou deux amputation(s). Le printemps, donc, a le pouvoir de ravigoter tout le monde en allégeant leur existence, comme ça, pour le fun. Le printemps aime les gens et veut les rendre de bonne humeur. Et ça marche ! Sauf pour les conservateurs, car leur idéologie prohibite toute émotion humaine.

Voilà, c'est parti, donc. Les journées rallongent. La saison de Virginie touche à sa fin. Les anciens à la job sentent que leurs vacances approchent et deviennent donc insupportables, trépidants d'impatience à l'idée de passer deux semaines à l'abri de la jeunesse et de ses idéaux. Le Journal de Montréal consacrera sous peu quatre ou cinq pages couvertures aux nids-de-poules (qui représentera donc pour ses lecteurs le principal souci de la journée, grand bien leur fasse). La rue Sainte-Catherine aux piétons. Les hommes et leur attrait général. Les après-midis entre amis au parc La Fontaine, précédés d'un arrêt au Marché St-Jacques. Le pichet 'adulte' de sangria blanche sur la terrasse du Sky. Le deuxième pichet 'adulte' et les frais de 2,00$ pour un retrait inter-institution au guichet ATM de Sergakis (dont la conjointe semble être sortie tout droit d'une brasserie du centre-ville de Sainte-Thérèse). La rancoeur sincère envers une personne n'ayant pas à travailler pendant quatre semaines consécutives (il se reconnaîtra). Les températures raisonnables avant l'orgie d'humidité.

J'ai le désir féroce de continuer à énumérer les petits plaisirs que je vivrai dans les prochaines semaines. Par souci de compassion, je poursuivrai l'exercice dans ma tête.



Si jamais Denise Bombardier consulte cette page : j'ai rédigé une liste de 37 mots (incluant entre autres névrose, mépris et pollution) qui me font penser à vous. Je n'ai toujours pas décidé si j'allais la partager, advenant une hypothétique requête de votre part. Je suis ouvert à la discussion (contrairement à vous).

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