vendredi 17 avril 2009

Mon Montréal

Il y a de ces jours où, pour plusieurs raisons, je suis extrêmement heureux d’être montréalais. Quand je découvre une charmante petite rue dont j’ignorais auparavant l’existence, par exemple. Quand je me balade sur St-Denis et que je me retrouve émerveillé comme si c’était la toute première fois que j’y passais. Quand je pense à l’attitude positive et désinvolte de mes concitoyens et à la réputation qu’on s’est bâtie.

On dirait qu’il y a comme une aura de bien-être général qui émane de l’île. Je sais qu’il y a également plusieurs irritants associés au fait d’habiter l’inégale Montréal, mais ce que j’apprécie le plus de cette ville, je crois, c’est de savoir qu’elle est unique aux yeux de chacun. On déniche tous de petits joyaux à Montréal qui deviendront bien à nous, qu’on adoptera très rapidement : le plaisir qu’on éprouve lorsqu’on partage nos petites découvertes est tout simplement divin.

Aussi, j’ai la ferme conviction que Montréal est l’une des seules villes au monde où l’on peut être assez émerveillé pour contempler pendant de nombreuses minutes un coin de rue pour ensuite, quelques pas plus loin, éprouver un puissant dédain envers un bâtiment désuet, une sculpture approximative, un parc malpropre. Cette dualité fait en sorte qu’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre lorsque l’on part en expédition urbaine.

J’ai mes petits coups de cœurs bien à moi : la rue Lartigue, par exemple, une minuscule et pittoresque rue entre Logan et Maisonneuve, me fait passer par Paris, Berlin, Madrid et peut-être même Londres, tout ça en même pas deux minutes. C’est toujours avec enthousiasme que je la visite à chaque fois que l’occasion se présente. La rue de la Gauchetière, de Saint-Laurent jusqu’au Village, peuplée de condos de luxe et de résidences antiques, est majestueuse jusqu’à ce qu’on tombe face à face avec l’hôpital St-Luc et sa laideur grandiose. L’idée n’est pas ici de dresser une liste exhaustive des endroits qui me font sentir heureux d’habiter dans cette ville, mais de vous donner une idée générale de la façon dont je me sens lorsque je contemple avec admiration les petits secrets montréalais.

La semaine dernière, j’hébergeais un Torontois qui n’était jamais venu à Montréal. Ses principales critiques par rapport à notre ville ? Selon lui, il manque de Tim Hortons et la pression d’eau laisse à désirer. Bon, on repassera pour la conscience et la vivacité d’esprit. Par contre, il semblait fort étonné du nombre de salutations que j’ai faites lors d’une petite promenade dans le Village. Il m’a demandé si je connaissais tout ce monde, et j’ai répondu par la négative. Enfin, je les connaissais, mais de vue seulement, si on veut. Ce concept sympathique et humain semblait le fasciner au plus haut point. C’est ainsi que j’ai réussi à pousser la discussion à une profondeur inespérée : en discutant de l’amabilité générale des montréalais, qui représente pour nous le quotidien et qui fait de notre ville un endroit accueillant, agréable à visiter et à habiter. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’un esprit compétitif s’empare de lui et qu’il se mette à comparer systématiquement Montréal et Toronto ; c’est à ce moment que la discussion est devenue plutôt inintéressante et réchauffée. Un dialogue de sourds. Mais bon, ça en prend si peu pour les rendre heureux.

Je suis présentement en train de lire Accommodante Montréal, un recueil de courts textes admiratifs destinés à notre ville qui a été écrit par une amie d’Ugly K. Il s’agit d’une lecture tout à fait ravissante, peu nuancée certes mais candide et authentique. Ça m’a fait réaliser que je n’avais accordé que très peu d’attention à la ville que j’habite sur mon blogue. Voilà qui est réglé.

Ah oui, soit dit en passant, je vous recommande fortement la lecture du blogue qui porte justement le nom de Mon Montréal, auquel le titre de mon billet fait référence. Je laisserai soin à l’auteur de ce blogue de vous faire part de ses trouvailles montréalaises, et je ferai pression pour que les mises à jour soient plus régulières. J’aurai mes moyens bien à moi pour arriver à le convaincre, ne vous inquiétez surtout pas. ;o)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire