mercredi 1 avril 2009

Le Maître de la sagesse

Il s'appelle Edgard. C'est un de mes collègues, qui a été référé par Ugly K. Au début, j'ai eu peur. C'est qu'Edgard a commencé à travailler avec moi à l'époque où je n'aimais pas trop la personne d'Ugly K. Inutile de préciser que j'étais en beau tabarnak. Surtout quand on m'a appris les circonstances dans lesquelles ils s'étaient rencontrés.

Oh tu vas voir, m'a-t-il dit, c'est vraiment une personne fascinante ! Je l'ai rencontré sur un blogue politique. On a la même vision, lui et moi. Un chic type.

Vous comprendrez que mon état d'esprit valsait entre la rage et le désespoir. Je m'imaginais déjà à terre, sans la moindre énergie à force de débattre sans cesse et à défendre mes idéaux. Je m'attendais sincèrement au pire : un conservateur fédéraliste inquiet du déclin de la fréquentation des églises, pour la déréglementation du port d'armes à feu et contre la contraception.

Il n'en fut rien. Ugly s'était encore foutu de ma gueule et ça donnait un semblant de légitimité à son existence. J'ai plutôt découvert une personne d'une intelligence que j'ai rarement vue. Sa personnalité, toute en subtilité, est ouverte et clémente : ses prises de positions sont, en plus d'être modérées, d'une limpidité incroyable. C'est une personne qui prend beaucoup le temps de réfléchir, et ça paraît. C'est rafraîchissant. Et en plus, il est doté d'un sens de l'humour fort raffiné. Rire avec lui est un plaisir sincère.

Hier, lui et moi discutions de l'éventuelle souveraineté du Québec. Et c'était une discussion intelligente, sobre, frugale, réfléchie. Je suis même resté calme. C'est un exploit, en particulier dans le cas d'une conversation sur un sujet qui m'enflamme autant. Et ça n'est qu'un exemple, car il n'est pas rare qu'Edgard et moi entreprenons des discussions pas toujours légères.

C'est à travers ces débats francs et enthousiastes que j'ai appris à connaître Edgard. J'aime la façon dont sa sobriété témoigne d'une intelligence au-dessus de la moyenne. C'est un sage. C'est ainsi qu'il s'est mérité le surnom de Maître de la sagesse. Je prends aussi plaisir à l'appeler Ministre de la Raison, Capitaine Caramel (oui oui, ça vient de là !) et, plus récemment, Reine B.

Pourquoi Reine B. ? Parce que quand il bitche, c'est toujours chic. Raffiné, je vous disais. C'est pourquoi vous trouverez, au-dessus de son bureau, le panneau qui suit :

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